Il y a cent
cinquante ans, Marx affirmait la nécessaire sortie du capitalisme par le moyen
de la lutte de classes. Cent vingt ans plus tard, l'Internationale situationiste
élargit la définition du prolétariat et met en cause la société capitaliste en
tant que société de travail. Aujourd'hui, le Manifeste contre le travail du
groupe Krisis reprend la critique là où les situationnistes l'avait arrêtée.
Pour Krisis, le capital et le travail ne s'opposent pas : le travail est une
activité spécifique au capitalisme, il est au coeur d'un système qui
s'auto-reproduit sans fin et fait des hommes la "ressource humaine" de son
auto-reproduction infinie. Il ne s'agit donc pas de libérer letravail (toute la
gauche, y ompris Attac, réclame que la création d'emplois cesse d'être entavée
par la spéculation), mais de se libérer du travail. Rédigé à l'origine en
allemand, Manifeste contre le travail a déjà été traduit en portugais, italien
et russe ; des versions anglaise et polonaise sont actuellement en préparation.
Paru en 1999, Manifeste contre le travail a été vendu à 10 000 exemplaires en
Allemagne.
Editions Léo
Scheer